Source : Supermeat’s forward facing lca highlights 50% decrease in carbon footprint of chicken, the most efficient animal protein
Document : SuperMeat’s Ex-Ante Life-Cycle-analysis
De quoi parle l’article ?
Ce document est une étude d’analyse de cycle de vie (LCA) réalisée par CE Delft sur la production de poulet cultivé par la société SuperMeat. Cette analyse compare l’impact environnemental du poulet cultivé à celui du poulet conventionnel, élevé dans des fermes traditionnelles. L’étude se penche sur plusieurs aspects environnementaux, tels que l’empreinte carbone, la formation de particules fines, l’acidification terrestre, l’utilisation des terres, la consommation d’eau, et l’efficacité de la conversion alimentaire.
En utilisant de l’électricité standard, la production de poulet cultivé affiche une réduction de 27% de l’empreinte carbone. Cette analyse révèle que l’utilisation d’énergie renouvelable dans la production de poulet cultivé pourrait réduire de moitié l’empreinte carbone par rapport à celle du poulet produit de manière durable. Elle montre également une nette amélioration par rapport aux méthodes conventionnelles, qui dépendent largement de l’élevage intensif d’animaux.
L’acidification terrestre, qui est l’accumulation d’acides dans les sols entraînant la dégradation de la qualité du sol et des écosystèmes, est également réduite de 85% avec la production de poulet cultivé. Cette réduction est significative car elle contribue à la préservation de l’équilibre écologique et de la fertilité des terres agricoles.
Ensuite, l’étude évalue l’impact de la production de poulet cultivé sur la formation de particules fines, responsable de divers problèmes de santé publique comme les maladies respiratoires. Il s’avère que cette méthode de production pourrait diminuer la formation de ces particules de 64%, offrant ainsi un bénéfice considérable pour la qualité de l’air et la santé publique.
Quant à l’utilisation des terres, l’article explique que la culture de poulet en laboratoire nécessite 90% moins de terre que les méthodes d’élevage conventionnelles. Cette efficacité est due à une meilleure utilisation des ressources alimentaires, transformant directement la nourriture en masse cellulaire sans les pertes associées à l’élevage d’animaux.
Cependant, l’étude note également que la production de poulet cultivé nécessite une consommation plus élevée d’eau, principalement due aux ingrédients utilisés dans les milieux de culture.
Pourquoi est-ce important ?
Même s’il faut rester prudent sur les chiffres, l’intérêt de cette étude est de montrer que la production de viande cultivée de poulet peut réduire significativement l’impact environnemental de la production de viande. On sait grâce aux études de la FAO que l’industrie traditionnelle de la viande est l’une des principales sources d’émission de gaz à effet de serre, de consommation d’eau et de déforestation globale. Avec une population mondiale en croissance continue, l’efficacité accrue de la production de viande pourrait répondre à la demande croissante de protéines sans compromettre l’environnement.
L’impact de la production de viande cultivée est un sujet actuel de recherche et plusieurs institutions mènent des études scientifiques sur le sujet. Malgré les incertitudes, il semble aujourd’hui que les bénéfices existent et sont même potentiellement très important. C’est probablement le bon moment pour s’intéresser au sujet et entamer une réflexion plus profonde sur nos méthodes de production alimentaire.