Source : Finally, an approval application for cultivated meat submitted in the EU
L’article traite de la récente demande d’approbation réglementaire soumise par Gourmey, une entreprise française spécialisée dans la viande cultivée, à l’Union Européenne (UE). Cette demande concerne le foie gras cultivé de Gourmey, un produit innovant qui pourrait révolutionner l’industrie alimentaire. Gourmey a également déposé des demandes similaires en Suisse, au Royaume-Uni, aux États-Unis et à Singapour, démontrant ainsi ses ambitions mondiales.
Le processus d’approbation de l’UE, réputé pour sa rigueur, devrait durer environ 18 mois. Ce processus implique une collaboration entre experts et États membres pour évaluer non seulement la sécurité de consommation du produit, mais aussi ses impacts sociaux, économiques et environnementaux. Si le foie gras cultivé de Gourmey est approuvé, il pourra être vendu dans les 27 États membres de l’UE, ouvrant ainsi de vastes opportunités de marché pour l’entreprise.
Cette demande d’approbation est la première du genre dans l’UE pour une entreprise de viande cultivée, malgré les approbations existantes dans des pays comme Israël, Singapour et les États-Unis, ainsi que des demandes en cours au Royaume-Uni et en Suisse. Selon Seth Roberts, du Good Food Institute Europe, les producteurs de viande cultivée ont pris le temps nécessaire pour collecter des données de sécurité et nutritionnelles avant de soumettre leurs dossiers. Cette approche prudente est essentielle pour que les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) puissent mener une évaluation rigoureuse.
Nicolas Morin-Forest, PDG de Gourmey, souligne que le processus réglementaire de l’UE est le “gold standard” mondial pour les nouveaux aliments. Il espère que la demande pionnière de Gourmey encouragera d’autres entreprises du domaine à demander des autorisations de marché dans l’UE et ailleurs. Pour Morin-Forest, la viande cultivée est un moyen crucial d’atteindre des objectifs de sécurité alimentaire, de durabilité et de création de systèmes alimentaires résilients. Il estime que l’adoption par les consommateurs sera plus probable si les produits sont de haute qualité.
Enfin, l’article explique le choix de Gourmey de développer du foie gras cultivé. Le foie gras traditionnel, obtenu par le gavage des canards, est souvent critiqué pour sa cruauté. En 2022, le roi Charles III a interdit le foie gras dans les résidences royales britanniques pour des raisons de cruauté animale. En proposant un foie gras cultivé, Gourmey combine le luxe du produit avec une approche durable et éthique, répondant ainsi à la demande croissante pour des produits de luxe respectueux des animaux.
Pourquoi est-ce important ?
La soumission de Gourmey est un événement significatif pour plusieurs raisons. Tout d’abord, en tant qu’entreprise française, Gourmey place la France au cœur de l’innovation alimentaire mondiale. Ce positionnement est crucial, d’autant plus que d’autres entreprises françaises, comme Vital Meat, font également des démarches similaires pour obtenir des autorisations de marché, notamment au Royaume-Uni pour leur poulet cultivé.
Ensuite, il est essentiel que des entreprises européennes se positionnent dans le secteur de la viande cultivée. Ce secteur est en pleine expansion et représente une solution potentielle aux défis de sécurité alimentaire et de durabilité. En prenant les devants, les entreprises européennes peuvent non seulement bénéficier de nouveaux marchés mais aussi influencer les standards mondiaux de l’industrie.
L’approbation rigoureuse de l’UE joue un rôle clé dans ce contexte. La réputation de l’UE en matière de sécurité alimentaire peut inspirer confiance chez les consommateurs et encourager davantage d’innovations dans le secteur. Une approbation réussie pourra également relancer la recherche en Europe, attirant des investissements et des talents vers le continent.